Racisme et science aujourd'hui : vers une nouvelle biologisation de la différence ?
Type de matériel :
100
RésuméLe développement d’une première médication « ethnique » aux États-Unis en 2005, le BiDil®, ramène à l’avant-plan le concept de race en tant que catégorie ancrée dans la biologie. Cette médication fait l’objet d’un marketing important pour son public cible, les patients insuffisants cardiaques de la communauté noire américaine. Certaines découvertes scientifiques plus récentes semblent en effet venir réhabiliter la notion de race pourtant dénoncée comme étant dépourvue de tout fondement scientifique au cours des cinquante dernières années. Du côté de la psychiatrie nord-américaine, le développement de l’ethnopsychopharmacologie semble également ramener à l’avant-plan le concept de race, réintroduisant la notion de différence culturelle par le biais des différences métaboliques présentes entre individus. Diverses questions se trouvent ainsi posées aux intervenants œuvrant dans le champ transculturel alors que le désir d’une sensibilisation à l’altérité se retrouve piégé par le retour dans la science contemporaine de concepts qui ont surtout alimenté racisme et discrimination à l’endroit des minorités au cours de l’histoire.
Racism and science today: a new way of biologising difference?The recent development of a new “ethnic medication” in the US called BiDil® brings back the concept of race as a biological category. This medication has been the object of a tremendous marketing campaign for the target population, Black people with cardiac insufficiency. It seems that some contemporaneous scientific discoveries tend to relegitimate the concept of race that has been at the core of long lasting racism and discrimination against minorities in the past. In American transcultural psychiatry, ethnopsychopharmacology brings back this idea of cultural differences as being anchored in biology and genetic. This situation causes moral and ethical dilemmas for people interested in transcultural issues.
ResumenEl desarrollo de un primer tratamiento farmacológico « étnico » en los Estados Unidos en 2005, el BiDil®, retrotrajo el concepto de raza anclado en la biología. Este tratamiento tuvo un marketing importante para un grupo de pacientes determinado: los pacientes con patología cardiaca de la comunidad negra americana. Algunos descubrimientos científicos más recientes parecen reestablecer la noción de raza a pesar de que venía siendo denunciada como desprovista de base científica en los últimos cincuenta años. Para la psiquiatría norteamericana el desarrollo de la etnofarmacología parece reactualizar el concepto de raza basado en las diferencias metabólicas presentes en el individuo. Ciertas preguntas se replantean, para los expertos en el campo transcultural, dónde el deseo de una sensibilización sobre la alteridad se ve atrapado por la vuelta a la ciencia contemporánea de conceptos que han alimentado, sobre todo, el racismo y la discriminación de las minorías a lo largo de la historia.
Réseaux sociaux