La société du Familistère de Guise sous occupation militaire : regards croisés sur les deux guerres mondiales
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La comparaison des deux occupations subies par la Société du Familistère de Guise durant les deux guerres mondiales montre de nombreuses similitudes, même si, en 1914-1918, l’usine sort ravagée du conflit, tandis qu’en 1940-1944 les Allemands se sont efforcés, avec l’appui de l’administrateur gérant, de maintenir en place l’appareil de production. Dans les deux cas, les dirigeants, mais aussi l’ensemble du personnel, anticipent la fin du conflit, soit en tentant d’aménager une usine de repli en territoire non occupé, soit en améliorant la productivité pour être en mesure d’affronter la concurrence au lendemain de la guerre. Dans les deux cas aussi, on constate le maintien de liens avec les autres entreprises du secteur, qui concluent avec la Société du Familistère en 1942 une entente des fabricants d’appareils de chauffage, fortement inspirée par le corporatisme vichyssois. Enfin, dans les deux cas, la spécificité de l’entreprise, de statut coopératif, est utilisée par les dirigeants, avec bien des ambiguïtés, pour renforcer la discipline, resserrer les rangs et affirmer autour d’eux la cohésion du personnel.
The Société du Familistère de Guise under German occupation : a cross perspective about the two World WarsA comparison between the two military occupations which the Société du Familistère de Guise had to face during the World Wars reveals strong analogies even if, in 1914-1918, the works were entirely destroyed, whereas, in 1940-1944, German forces kept them in order, with the help of the managing director. In both cases, managers and also workers worried about the end of the war. They tried to set up new works far from occupied territories. They looked for better productivity, in order to be in a position to face competition after the war. In both cases, links were preserved with the other firms of the branch. In 1942 an entente was set up between producers of heating apparatuses, strongly inspired by Vichy corporatism. Once again, in both cases, with many ambiguities, managers used the peculiar status of the firm – a cooperative – in order to strengthen discipline among the labour force and to assert the cohesion of the wage-earners around them.
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