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100 1 _aBernanos, Georges
245 0 1 _aLes enfants humiliés
_bJournal 1939-1940
_c['Bernanos, Georges']
264 1 _bRépublique des Lettres
_c2019
300 _a p.
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520 _aTexte intégral révisé suivi d'une biographie de Georges Bernanos. "Les enfants humiliés" est le plus grand des essais de Bernanos, parce que le plus pur, le plus dépouillé, celui où la colère ne s'étale jamais, mais crève seulement dans un mot, dans une phrase, terribles — parce que cette fameuse colère n'y paraît rien autre qu'une forme désespérée et sublime de l'amour. L'entrelacement des thèmes atteint ici la perfection d'une chorale, et c'est pourtant le même homme qui chante, tantôt indigné, tantôt consolant et presque caressant; le rapprochement des deux guerres (nous retournons dans cette guerre ainsi que dans la maison de notre jeunesse), l'esprit de l'arrière et celui de l'avant, le dépouillement total du prophète (mon œuvre est un four banal), l'exil ou plutôt la pose au sein du désert brésilien, la haine de la conscience faite (il n'y a plus d'opinion catholique), et par-dessous, courant toujours, ce motif de l'enfance qu'on a justement retenu pour le titre. Enfin certaines pages sur la forêt brésilienne sont d'une force et d'une douceur dans le style jamais atteintes en langue française." — J.-M. DOMENACH. "Il y a dans le livre de Bernanos un merveilleux portrait de Hitler en brave homme saisi par le ressentiment au lendemain de la première guerre mondiale, calciné dans la fleur de sa jeunesse par le ressentiment, recuit dans la certitude d'avoir été floué en tant que jeune caporal, en tant que citoyen, en tant que brave homme moyen d'humanité médiocre. Hitler, dit Bernanos, est mort quand il avait vingt ans, car c'est être mort que de piétiner sans relâche dans la même vieille histoire froide. De sa mort est sortie sa puissance. Bernanos écrit contre ces gens-là, contre ces sales bêtes repues de leur bon droit, gavées d'amertume et de ressentiment. Les secrets du monde sont des secrets misérables. Ils se laissent attraper par ce genre d'écriture là, mal habillée, mal polie, souffrante. Le grand secret c'est qu'il n'y a pas d'humanité. Il n'y a qu'un cloaque, qu'un vivier purulent de petits caporaux, de jeunes cadres, de vieux boursiers et de moyenne bourgeoisie tiède et morne. Et puis, bien sûr, il y a les pauvres. Mais ceux-là, personne ne sait en parler, et eux-mêmes n'imaginent pas qu'on puisse dire quelque chose d'eux: la parole, c'est pour les maîtres." " Il y aurait de quoi désespérer d'une telle vision si la maladie ne venait pas nous en guérir, la maladie d'un Bernanos à bout d'espoir, l'adrénaline d'un livre fourbu, la fièvre enfantine de l'amour qui revient pour se mettre au travail. Les livres en bonne santé sont des livres de loisir. Les livres malades sont des appels au travail de soi sur soi — et sur le reste. Car le vrai secret est celui-ci: il n'y a pas encore d'humanité. L'humain est ce qui est à venir." — Christian BOBIN.                      
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