000 03110cam a2200169 4500500
005 20250121111746.0
041 _afre
042 _adc
100 1 0 _aVandamme, Pierre-Étienne
_eauthor
245 0 0 _aSortition and consciousness of injustice
260 _c2021.
500 _a54
520 _aCet article examine dans quelle mesure le tirage au sort de représentants politiques pourrait être un vecteur de justice sociale. En raison de sa capacité à amener à des postes de pouvoir des représentants de groupes désavantagés, la réponse semble a priori positive. Elle présuppose toutefois la capacité des représentants tirés au sort issus de ces groupes à agir dans le meilleur intérêt du groupe – et donc qu’ils aient conscience des injustices subies et des moyens efficaces d’y remédier. Or, tant la pensée marxiste que la psychologie sociale contemporaine ont mis en évidence le fait qu’une telle conscience des injustices n’allait pas de soi pour des personnes éduquées et socialisées dans des contextes où dominent des idéologies anti-égalitaires. Une telle conscience des injustices n’est parfois acquise qu’au terme d’un processus assez lent de politisation collective, dans une dynamique d’antagonisme. Loin de condamner le tirage au sort, la prise en compte de cette réalité amène d’une part à mesurer l’avantage d’assemblées citoyennes s’inscrivant dans la durée, et d’autre part à ne pas perdre de vue certains bénéfices de la démocratie électorale comme la capacité de mobilisation et de conscientisation des partis politiques et le rôle essentiel joué par la société civile.
520 _aThis article examines the extent to which the random selection of political representatives—i.e., sortition—could be a vehicle for social justice. Given sortition’s ability to bring representatives of disadvantaged groups into positions of power, the answer may seem positive. However, it assumes that the representatives selected from these groups are capable of acting in the group’s best interests—and thus that they are aware of the injustices they suffer and of effective ways to fight them. Yet both Marxist thought and contemporary social psychology have shown that such a “consciousness of injustice” is not guaranteed for people educated and socialized in contexts dominated by anti-egalitarian ideologies. Such a consciousness is sometimes acquired only after a rather slow process of collective politicization and in a confrontational logic. Far from condemning sortition, this article takes this reality into account and examines the benefits of citizens’ assemblies that take place over a longer period of time, while not losing sight of the benefits of electoral democracy—such as political parties’ capacity to mobilize citizens and raise consciousness—and the essential role played by civil society.
786 0 _nRaisons politiques | o 82 | 2 | 2021-06-24 | p. 107-124 | 1291-1941
856 4 1 _uhttps://shs.cairn.info/journal-raisons-politiques-2021-2-page-107?lang=en&redirect-ssocas=7080
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