000 04307cam a2200169 4500500
005 20250123112246.0
041 _afre
042 _adc
100 1 0 _aLe Feuvre, Claire
_eauthor
245 0 0 _aDu vin, des écervelés et un fantôme. Χαλίκρητος (Archiloque, fr. 124b W.), χαλικραῖος (Nicandre, Alex. 29), χάλις (Hipponax, fr. 67 W.) et les composés en χαλι-, χαλαι-
260 _c2022.
500 _a87
520 _aLe mot χάλις attesté chez Hipponax (fr. 67) au sens de « vin pur », loin d’être un terme rare et dialectal, est en fait un néologisme issu d’une décomposition du composé χαλίκρητος (Archiloque, fr. 124b). La décomposition est du même type que dans κάσις « frère » issu de κασίγνητος, et dans les deux cas il doit s’agir d’un hypocoristique. C’est un jeu de mots d’Hipponax, que des poètes postérieurs ont repris et que les lexicographes grecs ont pris pour argent comptant. Χαλίκρητος n’est pas un composé de χάλις « vin pur » mais la source de ce dernier, et c’est lui qui permet de comprendre l’évolution. C’est un composé savant et poétique formé par un jeu sur le formulaire homérique, d’après le rapport ἄϕρων « insensé » : χαλίϕρων « irréfléchi » : ἄκρητος « pur » : x = χαλίκρητος « pur » ou « peu coupé », χαλι- étant en distribution métrique complémentaire avec ἀ-. Nicandre se livre à une variation savante sur ce composé poétique avec les néologismes χαλικραῖος et χαλικρότερος. En conséquence, il faut séparer de ce χάλις qui n’est qu’un fantôme le nom de fonction χαλειδοϕόρος attesté à l’époque impériale à Messène, qui n’est pas un « porteur de vin pur » ni un « porteur de coupe » : le premier élément de ce composé pourrait être une variante de (σ)χαλίς, -ίδος « bâton », attesté chez Xénophon comme nom de piquets sur lesquels on fixe les filets de chasse, et le χαλειδοϕόρος serait un « porteur de bâton / baguette », équivalent d’un ῥαβδοϕόρος et exerçant la fonction de héraut. Il faut aussi séparer la glose d’Hésychius κάλιθος· οἶνος. Ἀμερίας.
520 _aThe word χάλις “unmixed wine” (Hipponax, fr. 67) is not a dialectal word but a neologism coined by Hipponax and abstracted from the compound χαλίκρητος (Archilochus, fr. 124b) in a pun. The process of uncompounding is the same as in κάσις “brother”, abstracted from κασίγνητος, and both must be hypocoristic. Later poets reused this Hipponactean creation, and Greek lexicographers took it at face value. The compound χαλίκρητος, also found in Aeschylus, is the source form and does not witness the existence of χάλις in the 7th c. It is itself a learned adjective resulting from a play on Homeric formulae. It was coined following the analogical proportion ἄϕρων “insane”: χαλίϕρων “fool”: ἄκρητος “unmixed”: x = χαλίκρητος “unmixed” or “weakly mixed”, where χαλι- is used in metrical complementary distribution with ἀ-. Nicander provides an elaborate variation on this compound with his neologisms χαλικραῖος and χαλικρότερος. Therefore χάλις, a poetic artificial word, has nothing to do with the χαλειδοϕόρος known in Messena in imperial times as the name of a religious function, usually understood as “cupbearer” ( LSJ): the first member of χαλειδοϕόρος could rather be a s-less form of (σ)χαλίς, -ίδος “stick, stake”, attested in Xenophon as a technical name of stakes supporting hunting nets, and the title would be “staff-bearer”, a local equivalent of ῥαβδοϕόρος, presumably a herald. Hesychius’ κάλιθος· οἶνος. Ἀμερίας has nothing to do with χάλις either.
786 0 _nRevue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes | XCV | 1 | 2022-11-28 | p. 57-80 | 0035-1652
856 4 1 _uhttps://shs.cairn.info/revue-de-philologie-litterature-et-histoire-anciennes-2021-1-page-57?lang=fr&redirect-ssocas=7080
999 _c780735
_d780735