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Le discours managérial vise à la fois à édulcorer et faire intégrer la devise de la guerre concurrentielle : vaincre ou mourir. Sa logique est perverse : il promeut la « vertu virile » (savoir souffrir et faire souffrir sans frémir), et fait du mal un bien. Ce modèle de la gouvernance du propriétaire-actionnaire s’exercerait selon une hiérarchie « naturelle ». Ce qui fonde le politique, c’est que tout être humain est l’égal de tout autre. L’État a longtemps mis en place un compromis entre la reconnaissance de cette humanité et le jeu de la société civile. Aujourd’hui, il trouve sa légitimité dans sa capacité à nourrir le Marché ; et l’individu libéré se gère selon les canons de l’utilitarisme. Maintenant que l’individu et l’État sont devenus entrepreneurs, le management triomphe.

When management ruins policy Managerial speech aims at both attenuating and integrating the « competitive war » motto: win or die. Its logic is perverse. It promotes « virile virtue » (cold-bloodedly suffer and make suffer), and claims: evil is right. As though this paradigm of owner-shareholder governance would comply with a « natural » hierarchy. Policy is based upon the fact that any single human being is equal to any single other. For a long time, states have set up compromises between the recognition of such humanity and the game played by civil society. Today States find their legitimacy in their ability to sustain the market, and the emancipated individual governs himself according to utilitarian precepts. Now that individuals and States have become businessmen, management is victorious.