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Rencontrer des personnes vulnérables soulève des questions éthiques et expose les chercheurs à des émotions inattendues. Cet article vise à raconter les difficultés personnelles et interpersonnelles que j’ai rencontrées lors de mon enquête ethnographique d’associations venant en aide aux sans-abri. Si je fus confrontée à des situations choquantes et marquantes qui ont interrogé mon rapport aux bénévoles et aux sans-abri, deux éléments sont essentiels à prendre en compte quand il s’agit de rencontrer des personnes vulnérables : la relation à elles et la relation à soi. L’objet de cet article est de remettre en question des présupposés éthiques et d’interroger l’adaptabilité des méthodologies tournées vers les affects (Moriceau, 2019 ; Gherardi, 2018) pour des terrains sensibles. Enfin, je défends l’idée que la bienveillance envers les informateurs et envers soi-même permet de mener au mieux une recherche au contact de personnes vulnérabilisées.

Meeting vulnerable people raises ethical issues and exposes researchers to unexpected emotions. This article aims to narrate the personal and interpersonal difficulties I encountered during my ethnographic investigation of non-profit organisations helping the homeless. While I was confronted with shocking and striking situations that questioned my relationship with volunteers and the homeless, two elements are fundamental to consider when it comes to meeting vulnerable people: the relationship to them and the relationship to oneself. The purpose of this article is to question ethical assumptions and to investigate the adaptability of affect-oriented methodologies (Moriceau, 2019; Gherardi, 2018) for sensitive fields. Finally, I defend the idea that benevolence towards informants and oneself allows for the best conduct of research in relation to vulnerable people.