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Le shadowing, méthode de recherche souvent associée à une démarche ethnographique, consiste à suivre une personne « comme son ombre », à marcher dans ses pas, durant ses différentes activités et déplacements professionnels. Cette méthode d’observation s’accompagne de notes de terrain ou d’enregistrements audio et/ou vidéo. De par sa mobilité, sa flexibilité et son caractère longitudinal, le shadowing est une méthode privilégiée pour saisir des pratiques de travail de plus en plus distribuées, et pour mieux comprendre la nature dynamique des organisations (Czarniawska, 2007). À partir de deux expériences de terrain, je propose de réfléchir aux contributions et enjeux du shadowing pour suivre à la trace le travail d’organisation. Plus particulièrement je m’attarde sur la dimension réflexive de cette méthode de recherche, interrogeant ainsi le statut du chercheur en tant qu’ombre et sa relation avec le sujet (ou objet) qu’il suit.

On becoming a shadow: Reflecting on shadowing for studying processes of organizingShadowing is a research method, often associated with an ethnographic approach, which involves following a person like a shadow – "walking in his or her footsteps" – through his or her various activities and different movements, taking many field notes or recording. Due to its mobility, flexibility, and its longitudinal nature, shadowing is presented as a privileged method to study work practices (which are increasingly distributed) and the dynamic nature of organizations (Czarniawska, 2007). From my personal experience in doing shadowing in two fieldworks, I propose to reflect on the contributions and challenges of this research method as means for studying processes organizing. More specifically, I focus on the reflexive dimension characterizing shadowing to question the status of the researcher as a shadow, as well as his or her relation with the shadowee.