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Cet article se propose, à la frontière de la psychanalyse et du politique, de questionner la métaphore du « corps politique ». Désidéaliser le corps politique permet de dégager l’espace d’une pratique dans le transfert qui se maintienne dans une distance avec les enjeux de la souveraineté et du pouvoir. Cette distance est l’affaire du psychanalyste : c’est une affaire éthique et politique. L’expérience singulière d’un atelier d’écriture dans un hôpital psychiatrique parisien illustre la possibilité de créer du lien autre et multiple, à l’intérieur même d’un dispositif institutionnel fermé.

When the Body Politic is Overcome with Panic. Exploring Civil Bonds through Transference.This article examines the metaphor of the ‘body politic, ’ a notion at the frontier of psychoanalysis and politics. Breaking down the idealisation of the body politic makes way for practices in transference which maintain a distance with the stakes at play in sovereignty and power. This distance is the psychoanalyst’s business – it is a question both of ethics and politics. The author’s own experience with patients in a writing workshop in a Parisian psychiatric unit show how it becomes possible to create bonds which are other and multiple, even within the walls of a closed institution.