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Cet article aborde le rôle de la nudité sur scène dans l’émergence des modernités en danse, en se penchant plus particulièrement sur le contexte peu étudié de la Russie après la révolution d’Octobre 1917. À travers l’étude des discours et de la réception de l’œuvre de deux protagonistes de la « nouvelle danse » russe des années 1920, Kassian Goleïzovski et Lev Loukine, cette contribution interroge le sens que ces chorégraphes cherchaient à construire autour du dénudement de couple et de groupe sur scène. On montre que ce dénudement reflétait une rupture non seulement avec l’héritage impérial de la danse classique et ses relations genrées entre partenaires, mais aussi avec la « danse libre » introduite auparavant par Isadora Duncan lors de ses tournées dans le pays.

This article addresses the role of nudity on stage in the emergence of modernities in dance, focusing in particular on the largely unexplored context of Russia after the October Revolution of 1917. By studying the discourses about and reception of the work of two protagonists of the Russian “new dance” of the 1920s, Kassian Goleizovsky and Lev Lukin, the article questions the meaning that these choreographers sought to construct around the nudity on stage of the couple and the group. This nudity reflected a break not only with the imperial heritage of classical dance and its gendered relationships between partners, but also the “free dance” introduced previously by Isadora Duncan during her tours in the country.