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Entre la victoire de Charles Martel à Poitiers et la mort de Roland à Roncevaux, quarante-six années. Entre les premiers textes qui exaltèrent ces deux épopées et notre temps, un millénaire. Et, dans les deux cas, des ennemis désignés, fourbes, cruels, parfois inhumains, les Arabes, les musulmans, les Sarrasins. Deux batailles gigantesques… et deux mythes solidement ancrés dans le roman national.Et pourtant, Poitiers ne fut pas un affrontement entre armées géantes, mais un accrochage, certes violent, mais relativement bref, entre les fantassins francs et la cavalerie sarrasine. Par contre, de Sarrasins il n’y eut point dans la vallée pyrénéenne, et le preux neveu de Charlemagne succomba sous les coups d’assaillants basques.

Between Charles Martel›s victory at Poitiers and Roland›s death at Roncesvalles, forty-six years. And, in both cases, designated enemies, deceitful, cruel, sometimes inhuman, the Arabs, the Muslims, the Saracens. Two gigantic battles… and two myths firmly anchored in the national novel.We publish in this issue the first part of the text in which the author evokes the battle of Poitiers which was not a confrontation between giant armies, but a clash, certainly violent, but relatively brief, between the Frankish infantrymen and the Saracen cavalry.