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Cet article part des fondements de la psychanalyse pour aborder les stratégies clinico-politiques utilisées avec des migrants récemment arrivés à São Paulo, Brésil, après des situations de migration forcée et de violence. Il remet en cause l’utilisation de la notion de traumatisme pour caractériser les migrants et les réfugiés dans la mesure où elle exclut la dimension politique à la base des événements violents (Fassin, 2009), la dimension de choix du sujet et sa possibilité de traiter et de reprendre sa position subjective et politique. Le travail se vaut de la théorie de Lacan (1973-1974) pour établir la différence entre l’événement violent et la dimension du traumatisme en tant que trou, qui articule l’angoisse et le désir dans son propre temps, après coup, et fournit des éléments fondamentaux pour penser la tactique et la stratégie d’intervention clinique.

This article addresses the fundamentals of psychoanalysis, the clinical political strategies used with subjects under the impact of forced migration and the violence suffered by newly-arrived immigrants in São Paulo, Brazil. The article criticizes the use of the concept of trauma to characterize immigrants and refugees because both the political dimension at the base of the violent events (Fassin, 2009), and the dimension of the subject’s choice and its ability to process and resume its subjective and political position. We use Lacan’s theory (1973-1974) to establish the difference between the violent event and the dimension of the trauma as hole, « trou » which articulates anguish and desire, in the a posteriori time and provides key elements to think tactics and strategy in clinical intervention.