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Objets contradictoires. Rumeurs et objets importés à Léopoldville et alentours au milieu du xxe siècle

Par : Type de matériel : TexteTexteLangue : français Détails de publication : 2023. Sujet(s) : Ressources en ligne : Abrégé : Cet article cherche à comprendre la manière dont la rumeur peut être mobilisée en situation coloniale. Entre les années 1940 et l’indépendance, une rumeur protéiforme est identifiée par les renseignements généraux belges à Léopoldville-Kinshasa et alentours qui voudrait que des Blancs, aidés d’auxiliaires noirs, et circulant en automobile, hypnotisent des Congolais avec une torche électrique puis les piquent avec une seringue et les engraissent avant de les envoyer en Angleterre ou en Amérique d’où ils reviennent sous forme de conserves de corned-beef. La rumeur se fixe ainsi sur une série d’objets importés, censés apporter le « progrès ». Par la rumeur, les populations expriment des peurs dont notamment celle du travail forcé et de l’enrôlement obligatoire, contredisent le regard colonial, notamment sur le cannibalisme, et retournent les objets de l’exercice du pouvoir contre le pouvoir colonial et ses formes locales.Abrégé : This paper tries to understand the way in which mechanism of rumour can be mobilized in a colonial situation. Between the 1940s and independence, a protean rumour was identified by Belgian intelligence officers (renseignements généraux) in and around Leopoldville-Kinshasa, according to which Whites, assisted by black auxiliaries, were driving around in cars, hypnotising Congolese with an electric torch, then pricking them with a syringe and fattening them up before sending them to England or America, from where they returned in the form of tinned corned beef. Thus, rumour focused on a series of imported objects that were supposed to bring with them “Progress”. Through rumours, people expressed their fears, particularly of forced labour and forced conscription, contradicted the colonial view of cannibalism and turned the objects of power against colonial power and its local forms.
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Cet article cherche à comprendre la manière dont la rumeur peut être mobilisée en situation coloniale. Entre les années 1940 et l’indépendance, une rumeur protéiforme est identifiée par les renseignements généraux belges à Léopoldville-Kinshasa et alentours qui voudrait que des Blancs, aidés d’auxiliaires noirs, et circulant en automobile, hypnotisent des Congolais avec une torche électrique puis les piquent avec une seringue et les engraissent avant de les envoyer en Angleterre ou en Amérique d’où ils reviennent sous forme de conserves de corned-beef. La rumeur se fixe ainsi sur une série d’objets importés, censés apporter le « progrès ». Par la rumeur, les populations expriment des peurs dont notamment celle du travail forcé et de l’enrôlement obligatoire, contredisent le regard colonial, notamment sur le cannibalisme, et retournent les objets de l’exercice du pouvoir contre le pouvoir colonial et ses formes locales.

This paper tries to understand the way in which mechanism of rumour can be mobilized in a colonial situation. Between the 1940s and independence, a protean rumour was identified by Belgian intelligence officers (renseignements généraux) in and around Leopoldville-Kinshasa, according to which Whites, assisted by black auxiliaries, were driving around in cars, hypnotising Congolese with an electric torch, then pricking them with a syringe and fattening them up before sending them to England or America, from where they returned in the form of tinned corned beef. Thus, rumour focused on a series of imported objects that were supposed to bring with them “Progress”. Through rumours, people expressed their fears, particularly of forced labour and forced conscription, contradicted the colonial view of cannibalism and turned the objects of power against colonial power and its local forms.

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