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« Tout discours sur les morts fonde les vivants », écrit Jean-Claude Bonnet (1997 : 1831) dans les Lieux de mémoire. Guidé par cette proposition, cet article analyse une nouvelle forme d’écriture de la mort rendue possible par les médias informatisés. L’exemple choisi est celui d’un site intitulé « jesuismort.com », créé en 2005 par un développeur web qui renouvelle les formes de l’éloge post mortem en hybridant des modèles hérités avec les potentialités propres aux écrits d’écrans. Le discours tenu sur les morts détermine des gestes communicationnels qui donnent sens à l’hommage : lire une biographie, écrire une lettre, suggérer un mort, mais aussi améliorer le « score » de popularité des défunts célèbres, devenir « fan » du site sur Facebook. Tous ces possibles offerts par le site constituent autant de participations d’un nouveau genre à un rituel funéraire largement trivialisé qui est ici examiné selon trois directions successives : du point de vue de son régime temporel, de son modèle économique, enfin de ses modes de sociabilité.

The Life of the Deaths: jesuismort.com, between Biography and Obituary“Any speech on the deaths the alive”, writes Jean-Claude Bonnet in Commemorative sites: guided by this proposition, this article analyzes a new shape of writing of the death, made possible by the computerized media. The chosen example is the one of an entitled site jesuismort.com, a created in 2005 by a Web developer, which renews the forms of the post-mortem eulogy, by crossing models inherited with the appropriate potentialities for the papers of screens. The held speech on the deaths determines communicationnels gestures which give sense to the tribute: read a biography, write a letter, suggest a dead man, but also improve the “score” of popularity of the famous deceaseds, become “a fan” on Facebook of the site – all these possible offered by the site constitute so many participations of a new kind in a funeral rite widely trivialisé, which is examined here according to three successive directions: from the point of view of its temporal regime, of its economic model, finally, of its modesof sociability.