Mum lit, version française : faut-il en rire ou en pleurer ?
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Cet article examine trois romans publiés au cours des dix dernières années – Les tribulations d’une jeune divorcée d’Agnès Abécassis (2004), Et toi, tu vis toute seule ? d’Anne de Bartillat (2002), et Sans moi de Marie Desplechin (1998) – qui partagent assez de points communs avec la mum lit anglo-saxonne pour justifier qu’on les y rattache. Après une brève présentation du genre, il propose une lecture détaillée de la représentation du mal-être maternel chez les trois écrivaines, en lien avec l’usage de l’humour, en particulier l’autodérision, afin d’en évaluer l’éventuelle portée subversive et/ou féministe envers les normes dominantes. Cette réflexion aboutit à la conclusion que, loin de moquer le modèle d’accomplissement féminin-maternel traditionnel, ces inscriptions de subjectivités maternelles contribuent en fait à conforter une sensibilité idéologique et esthétique qui reste conservatrice, plus encore que dans le modèle emblématique britannique.
This article examines three novels published in the last ten years – Agnès Abécassis’s Les tribulations d’une jeune divorcée (2004), Anne de Bartillat’s Et toi, tu vis toute seule ? (2002), and Marie Desplechin’s Sans moi (1998) – all sharing enough common points with the Anglo-Saxon « mum lit » to be classified alongside it. After a brief presentation of the genre, the article offers a detailed reading of the maternal malaise as represented by the three writers, in relation to the use of humour, especially self-deprecation, with a view to assessing its potential subversive and/or feminist impact on dominant norms. This investigation reaches the conclusion that, far from mocking the traditional model of female-maternal accomplishment, these inscriptions of maternal subjectivities contribute to reinforce an ideological and aesthetic sensibility that remains conservative, even more so in French than in the British source model.
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