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En quoi Hors phénomène peut-il nous aider à penser le handicap mental ? On y trouve l’essentiel, à savoir qu’on n’a d’autre choix que de se tenir « devant ce quoi on bute » les uns « à côté ou aux côtés » des autres. Toutefois pour parvenir à « “être-là” pour “vivre avec” », il ne suffit pas de se confronter au trauma du handicap mental car nous sommes aussi convoqués-attendus ailleurs. Si le handicap mental traumatise la personne qui le subit, cette personne à son tour traumatise ses proches. On découvre alors que toute situation traumatique comprend deux scènes traumatiques. Or, comme y insiste Emmanuel Falque, le pire est de ne pas parvenir à constituer « son noyau de solitude ». Comment faire pour rester présent à ceux qui éveillent en nous plus d’inquiétude que de joie et ne pas glisser de la solitude à l’esseulement ?

How can a book such as Hors Phénomène help us to think about mental disability? Because it brings the reader straight to a fundamental statement: we have no choice but to stand “in front of what we are stumbling upon”. However, “being there for” requires more than just facing the trauma of mental disability. If mental disability traumatizes the person who lives with, this person in turn traumatizes his or her relatives – we then find out that any traumatic situation includes two traumatic scenes. As Emmanuel Falque points out: the worst thing would lie in the incapacity to build up one’s “core of solitude”. How to remain present to mentally disabled persons – who arouse more anxiety than joy in us? How not to slide from solitude to loneliness?